• Un temps suspendu

    C’est un coin de vallée. Je le fréquente depuis l’enfance.

    Entre Troistorrents et Val-d’Illiez, à une altitude où se mêlent pâturages et forêts.

    Ce versant de la vallée, juste au dessous des Dents-du-Midi, est resté bien préservé.
    Sur ces pentes, pas de station de ski, pas de lotissements de vacances mais quelques chalets d’alpages au bois patiné par le temps et datant pour la plupart de la fin du XIXe siècle. A la belle saison, parsemées sur les grands prés aux pentes douces, des vaches paissent paisiblement. L’hiver, les routes, forestières pour la plupart, ne sont pas dégagées. On se déplace alors à pied.

    Ce décor qui ne change qu’au rythme des saisons, je le connais par coeur et je ne m’en lasse pas. Il me semble éternel et offert à la simple contemplation.

    Ma promenade de toujours, une grande boucle à travers champs et forêts de ce coin de vallée, me conduit immanquablement à la méditation, à un temps de répit, à un temps suspendu.

    C’est le titre de cette première série d’images, commencée en 2013, une tentative de traduction de ce que je ressens dans ce paysage au cours de mes rêverie de promeneur solitaire.

    Jean-Daniel Meyer