Jean-Daniel Meyer

C’est la fragilité des petits bonheurs quotidiens que je tente de saisir dans cette série au long cours.

Depuis plusieurs années, avec une fréquence assez régulière, je photographie au Polaroid ces petits riens qui m’entourent, à la maison, en ce lieu d’intimité que représente pour moi le foyer familial.
Ce sont des natures mortes, avec toute la mélancolie que contient à mes yeux ce terme si particulier de la langue française désignant la représentation en image des «choses».

Le temps passe inexorablement. C’est aussi cela que je tente de saisir, de retenir. Illusion du procédé photographique lui-même…
Le temps passe. Vêtements d’enfants photographiés hier et qu’ils ne portent plus aujourd’hui, ayant grandi, lumière de juin sur le mur de la chambre à coucher que je ne retrouve plus en septembre, fleurs fanées, verres vides…

Ces images sont peut-être, au fil du temps qui passe, comme les cailloux blancs du Petit Poucet: des jalons pour ne pas se perdre.

Jean-Daniel Meyer